Traversée Mercure - Paros # 4

Traversée Mercure

et le fer aima l'eau...

et le verre voulu le regard... 

C'est du rêve posé sur l'étendue, une traversée des apparences.

L'eau grise, l'eau bleue, le sel en gerbe de vie, les écumes et la surface irréelle autour autour comme un  désert religieux parcouru de poissons argentés et de sirènes blanches.
Comme une invitation à la nudité de soi, une manière de dévoiler l'Essence.

Les ombres portées en délicatesse, loin, l'une puis l'autre au loin, loin et près d'Ulysse comme une évidence absolument pas culturelle.
On retourne aux origines, non pas celles du monde, mais celles de la Pensée, de l'Un et du Beau.
Et on imagine les marins sacrés de Délos criant à la manœuvre sous la voile, pressés par des jeunes gens couronnées et impatients d'officier.

On remonte son fil personnel sur ces eaux métal antique.
Ces eaux, où chaque voile ancienne et tendue près du vent du Sud dépasse le cap Sourion pour aller déposer les offrandes de tout un peuple.

Bleue au départ d'Athènes – grise pigmentée à la tombée du soleil – noir robe veuve à la nuit étoilée.

Cinq heures d'entre-parenthèse où l'excitation du voyage disparait peu à peu. Alors on peut s'envisager au monde près des Antiques : on est remontés à la Source.

La traversée est une vacance haute.

© Coline Termash 

Comments

[mangana]

belles images!

[@m]

la beauté des mots sublime celle des images ... la série "Traversée Egée" est magnifique...
une envie de voyage me traverse

[Jo Hubert]

Très belles images, dont la beauté est liée à une sobriété éloquente. Eloquence et sobriété aussi dans le texte poétique qui les accompagne. Une réussite !

Jo.